Y a-t-il quelqu'un pour nous "dégeler" ?

Une attente interminable

Les élections législatives étant passées, le gouvernement va (enfin) pouvoir s'intéresser à l'augmentation du point d'indice des fonctionnaires. Toutefois, la méthode porte à confusion puisque des négociations ont déjà eu lieu en mars dernier entre les syndicats et le gouvernement, sans que ce dernier ne propose un pourcentage de revalorisation. À l’époque, la ministre de la Fonction publique était restée volontairement évasive, évoquant un “taux significatif” pour l’été, mais sans plus de précision... On ne peut pas dire qu'elle y avait mis "tout son coeur", loin de là !

 

Une méthode timorée !

Le Président de la République a fait le choix de présenter un projet de loi devant l’Assemblée Nationale début juillet, qui doit comprendre un taux d'augmentation du point d’indice, sans l’avoir préalablement négocié avec les syndicats.

En outre, cette augmentation du point de la fonction publique va être intégrée dans un plan global présenté aux parlementaires, en lien avec le pouvoir d'achat. La tentation sera grande pour l’exécutif, de mêler le sort des rémunérations du public, à celui des mesures sur le pouvoir d’achat, quitte à laisser les fonctionnaires poireauter quelques temps encore…

 

Des réflexions malhonnêtes sur le coût de l'augmentation générale

Une autre source de préoccupation, quant à l'augmentation attendue des rémunérations du public, réside dans la manipulation des chiffres. En effet, le gouvernement annonce un coût de 2 milliards d’euros pour 1% d'augmentation du point d'indice. Or, affirmer cela, c'est ne pas tenir compte d'éléments tels que l'impôt, les cotisations et la TVA, notamment. Cela représente environ 30% du coût de l'augmentation générale qui retournera directement dans les caisses de l'État. L'honnêteté aurait été de le préciser…

Pour rappel, l'UNSA demande une augmentation de 10% du point d'indice afin de tenir compte des effets de l'inflation, non pas depuis le début de l'année, mais depuis la dernière augmentation effective en 2017 : Pourquoi 10% ?

Il est toujours possible de signer la pétition en ligne via ce lien : pétitions pour les salaires & pensions.

 

Le problème des grilles indiciaires reste à traiter

L'augmentation du point d'indice ne permettra pas de résoudre tous les problèmes. En effet, il reste un élément conséquent apparu depuis ces derniers mois : le tassement des grilles indiciaires des catégories B et C.

Pour rappel, ce problème est né d'une volonté politique. Le gouvernement aurait pu faire le choix d'accorder des points d'indice à l'ensemble des catégories afin de tenir compte de la forte inflation depuis fin 2021. Il a préféré se limiter à des augmentations sur les premiers indices pour rattraper le niveau au SMIC (revalorisé 3 fois en 12 mois !), ce qui a mécaniquement entraîné un resserrement et même un tassement des rémunérations entre les agents de catégorie B et C.

Il est difficile de ne pas croire que c'est là un acte délibéré de l'exécutif sortant, afin de remettre en cause l'organisation même des grilles indiciaires, comme nous le dénonçons depuis le début de l'année.

 

Un calendrier alambiqué

D’après les éléments portés à notre connaissance, un accord de méthode devra être conclu durant le mois d'octobre, entre le ministre de la Fonction publique et les organisations syndicales pour aborder la refonte des grilles. Quant au cœur même du sujet, il ne serait pas traité avant janvier 2023.

Ce calendrier, choisi par le gouvernement, nous laisse plus que perplexes. Il pourrait rejeter injustement la faute sur les syndicats, puisque les élections professionnelles de la Fonction publique se tiendront en décembre prochain, alors que c'est bien le gouvernement lui-même qui a causé le problème en toute connaissance des contraintes calendaires. En réalité, les représentants des personnels ne seront plus en mesure de négocier valablement après les vacances de la Toussaint. 

C'est pourquoi, l'UNSA Douanes demande des mesures de rééquilibrage dès à présent, afin de rétablir une logique de progression cohérente entre les différentes catégories. Après tout, si le gouvernement précédent a bien su les désorganiser sans le recours a une quelconque instance, celui-ci pourrait trouver des solutions dès son projet de loi de juillet en lien avec le pouvoir d'achat !