En 2018 : Stagnation ou régression du pouvoir d’achat des agents publics

Dans une publication de l'UNSA Fonction publique à lire ci-après, basée sur les chiffres dévoilés en mars dernier par la DGAFP, nous apprenons que le pouvoir d'achat de tous les fonctionnaires a baissé de 1% en moyenne, celui des agents de la Fonction publique d'Etat est celui qui diminue le plus à 1,2% en 2018.

Pour tenter ce cacher cette misère, le gouvernement actuel brandit deux indicateurs opportunément stable ou en hausse : le salaire moyen et la rému­né­ra­tion moyenne des per­son­nes en place (RMPP). A l'UNSA Douanes, nous les qualifierons de contre-feux grotesques !

Le premier prend en compte la suppression de l'indemnité de solidarité et l'instauration d'une indemnité compensatrice de CSG. Il faudrait ne pas avoir la mémoire courte, la CSG a augmenté de 1,70% en 2018 pour les fonctionnaires. Le gain net de ces mesures est donc égal à ZERO.

Le second est encore plus formidable puisqu'il exclut un tiers des agents selon des critères sans intérêt véritable. Voilà qui contribue encore au manque de considération que porte nos dirigeants actuels envers le service public.

En pleine période de mobilisation des agents du public contre la pandémie du Covid-19, ces chiffres sont malheureusement du plus mauvais effet !

Publication UNSA FP du mercredi 1er avril :

Pendant la première année du quinquennat de l’actuel Président de la République, le pouvoir d’achat moyen des agents publics a baissé. Les décisions de bloquer pendant un an la revalorisation indiciaire liée à l’accord PPCR et de geler la valeur du point d’indice en sont les principales raisons.
L’UNSA Fonction Publique revendique toujours le dégel de la valeur du point d’indice et un plan de revalorisation de tous les agents à l’issue de la crise sanitaire actuelle.

La DGAFP publie une ana­lyse encore pro­vi­soire de l’évolution des salai­res dans les trois ver­sants de la fonc­tion publi­que pour 2018. Ces sta­tis­ti­ques concer­nent l’ensem­ble des agents, titu­lai­res, contrac­tuels, vaca­tai­res, à la seule excep­tion des mili­tai­res, assis­tants mater­nels, inter­nes et exter­nes des hôpi­taux et appren­tis.

En 2018, on cons­tate l’aug­men­ta­tion du salaire net moyen, en euros cou­rants, de 0,9% dans les trois ver­sants. Rappelons qu’en 2017, cette aug­men­ta­tion était de 1,9%. Il y a donc un manque à gagner dans la pro­gres­sion, et ce à hau­teur de 1%, entre 2017 et 2018.

Si on intè­gre le regain de l’infla­tion en 2018 à ce calcul, pour parler main­te­nant en euros cons­tants, c’est à la cons­ta­ta­tion d’une baisse du salaire net moyen à laquelle on arrive. L’infla­tion ayant aug­menté de 1,9% en 2018 ( contre 0,9% en 2017 ), le salaire net moyen dimi­nue de ce fait de 1% entre 2017 et 2018.

Ce ralen­tis­se­ment en euros cou­rants et cette baisse en euros cons­tants pour ce qui concerne le salaire net moyen sont expli­qués par plu­sieurs fac­teurs déjà dénon­cés par l’UNSA FP :

  • Le gel du point d’indice en 2018, après deux aug­men­ta­tions suc­ces­si­ves de 0,6 %, en juillet 2016 puis en février 2017.
  • Le gel de l’appli­ca­tion du pro­to­cole rela­tif aux par­cours pro­fes­sion­nels, aux car­riè­res et aux rému­né­ra­tions de la fonc­tion publi­que (PPCR).
  • L’aug­men­ta­tion du taux de coti­sa­tion retraite pour les fonc­tion­nai­res de 0,3 point en 2018 et ce au titre de la réforme des retrai­tes de 2010.
  • Le réta­blis­se­ment du jour de carence.

Si nous détaillons main­te­nant par ver­sant, en euros cons­tants et en EQTP, la baisse du salaire net moyen en 2018, celui-ci :
baisse de 1,2 %. dans la fonc­tion publi­que de l’État pour un mon­tant men­suel moyen de 2 570 euros.
• baisse de 0,9% dans la fonc­tion publi­que ter­ri­to­riale pour un mon­tant men­suel moyen de 1 960 euros.
• baisse de 1 %.dans la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière pour un mon­tant men­suel moyen de 2 310 euros.

L’étude rap­pelle les dif­fé­ren­ces entre les trois ver­sants :
Dans la FPE, 60% des agents appar­tien­nent à la caté­go­rie A, 30% dans la FPH et 10% dans la FPT.
75% des agents de la FPT, 50% des agents de la FPH et 20 % des agents de la FPE sont de caté­go­rie C.

Le salaire brut moyen est en aug­men­ta­tion de 2,0 % en euros cou­rants en 2018 après une aug­men­ta­tion de 2,2 % en 2017. Cette aug­men­ta­tion plus mar­quée que celle du salaire net moyen s’expli­que d’abord par une aug­men­ta­tion de 1,7% du taux de la CSG.
L’étude de la DGAFP met en avant une com­pen­sa­tion de cette aug­men­ta­tion de la CSG par l’ins­tau­ra­tion d’une indem­nité com­pen­sa­trice spé­ci­fi­que à la fonc­tion publi­que, la sup­pres­sion de la contri­bu­tion excep­tion­nelle de soli­da­rité et, pour les seuls contrac­tuels, de la coti­sa­tion sociale mala­die.

Certainement en guise de lot de conso­la­tion, l’étude met en avant un autre indi­ca­teur : la rému­né­ra­tion moyenne des per­son­nes en place (RMPP)
Cet indi­ca­teur exclut les agents entrants ou sor­tants, et ne porte que sur les agents pré­sents en tota­lité sur deux années chez le même employeur, avec la même quo­tité de tra­vail. Cela repré­sente près de deux tiers des agents.
Pour ces agents, le salaire net moyen stagne en euros cons­tants (–0,1 %, après +2,0 % en 2017).
Par ver­sant : très faible aug­men­ta­tion dans la fonc­tion publi­que de l’État (+0,1 %), dimi­nu­tion nota­ble dans la FPT (–0,4 %) et sta­gna­tion dans la FPH (0%).

L’UNSA FP cons­tate une fois de plus le manque d’attrac­ti­vité de l’évolution moyenne du pou­voir d’achat et du salaire net moyen dans l’ensem­ble de la fonc­tion publi­que.
Elle pointe les effets délé­tè­res évidents du gel du point d’indice tels qu’ils appa­rais­sent en 2018 et tels qu’ils appa­rai­tront en 2019 et 2020 lors­que nous dis­po­se­rons des mêmes sta­tis­ti­ques pour ces deux années.
Dans le contexte actuel qui place les agents et le ser­vice public en pre­mière ligne, l’UNSA FP insiste avec force : c’est bien à une reva­lo­ri­sa­tion des salai­res nets qu’elle appelle.

A consulter sur le site UNSA FP

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