Hausse du point d’indice au 1er juillet : une méthode qui ne passe pas !

Stanislas Guerini, nouveau ministre de la Fonction publique, a fait le choix de s'inscrire dans la même ligne que sa prédécesseure : des phrases fortes pour masquer une réalité bien moins éclatante. Ainsi, il annonce un effort exceptionnel à compter du 1er juillet, grâce à une hausse inégalée du point d’indice depuis 37 ans.

L’UNSA Douanes doit lui rappeler que l’inflation est à un niveau record en France depuis 1985, soit … : 37 ans ! (5,8% en 1985) Mince, quelle surprise !

Elle était également de 1,1% en moyenne depuis 5 ans, ce qui n’a pas empêché sa majorité de nous laisser au niveau 0 absolu d'augmentation sur toute cette période.

Mais il insiste : “cela représente un coût total de 7,5 Md€ pour les employeurs publics"

Certes, le montant de cette enveloppe n’est pas anecdotique, mais faudrait-il se prosterner pour autant ? A l’UNSA Douanes, nous en doutons fortement. A titre de comparaison, l’inflation a permis une hausse des recettes de la TVA de 27% en mars 2022 soit : 17Md€. Sans compter que la hausse à venir de nos rémunérations va automatiquement générer des recettes supplémentaires dans les caisses de l'État par le biais des taxes, cotisations et impôts.

Le chemin est encore loin pour retrouver la confiance des fonctionnaires, ébranlée par 5 ans de mensonges…

 

Pouvoir d'achat et point d'indice :  + 3,5 % , une déception pour l’UNSA Douanes !

Le gouvernement vient donc d’annoncer, sous la contrainte de l’inflation et la pression des organisations syndicales, une hausse de 3,5% de la valeur du point d’indice. Ce dégel était attendu par tous les agents publics.

L’UNSA Douanes prend acte de cette décision qu’elle juge cependant insuffisante ; elle réclamait 10% d'augmentation, pour tenir compte des effets de l’inflation depuis 2017. Si le gouvernement veut envoyer un signe fort à ses personnels, privés d’augmentation générale depuis 5 ans, il faut alors considérer cette mesure comme étant une première étape.  

Cette hausse sera effective dès le 1er juillet 2022. Elle devrait s’exprimer sur les feuilles de paye en août ou septembre avec un effet rétroactif. Elle concerne tous les agents titulaires et  contractuels du service public.

 

Catégorie B  : un effort indispensable !

Ce relèvement du point d’indice est accompagné, pour la catégorie B, du rééchelonnement des premiers indices et de l’accélération des débuts de carrière, mesure indispensable, depuis la dernière hausse du SMIC. C’était une demande forte, portée par l’UNSA, pour corriger le tassement des grilles indiciaires apparu ces derniers mois entre les catégories B et C.

Il reste à en obtenir les détails dans les prochains jours. Mais là encore, ce n'est pas un cadeau, loin s'en faut. Il s'agit de rattraper une mesure qui aurait dû être mise en oeuvre dès le début d'année...

Par ailleurs, le gouvernement confirme sa volonté de revoir l’ensemble du système de rémunération des agents publics. L’UNSA demande une réelle revalorisation des carrières dont dépend l’attractivité de la fonction publique.

 

Des mesures nécessaires, à compléter au 2nd semestre

Ces premières mesures étaient indispensables, mais elles restent insuffisantes. Un prochain rendez-vous salarial, avant la fin de l’année, s’impose au regard des projections actuelles de l’inflation pour 2022 (6,8% selon l’INSEE), du gel de la valeur du point d’indice depuis plus de 10 ans (avec une inflation à plus de 16% sur cette période) et des besoins légitimes des agents publics, contractuels et fonctionnaires.

 

Attention : Le vote de la loi "pouvoir d'achat"

Les débats à l’Assemblée nationale, qui débuteront dans quelques jours, pourraient conduire, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, à une amélioration significative de ces mesures budgétaires décidées par le gouvernement au profit du traitement des 5,5 millions d’agents publics. Cela dépendra de la capacité pour certains à faire aboutir leurs programmes de campagne aux législatives...

 

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